C 'est toujours à quelques pas ...
Motaz Azaiza a dû quitter la bande de Gaza cette semaine. Ce photographe palestinien de 24 ans prenait l’avion pour la première fois de sa vie. Quand la guerre a commencé il y a plus de trois mois, son compte Instagram, suivi par environ 25 000 personnes, a explosé pour atteindre plus de 18 millions d’abonnés. Il a été les yeux de ce conflit sanglant, documentant quotidiennement la vie des Palestiniens sous les bombes.
Article de Chantal Guy , journaliste .
Tous les jours, j’allais voir ses images et aussi vérifier s’il était toujours en vie, car beaucoup de journalistes ont été tués à Gaza.
Entre les photos de mon chat et des vidéos rigolotes, je n’ai jamais vu autant de cadavres. Le contraste est plus qu’énorme entre la légèreté courante sur Instagram et les stories cauchemardesques de Motaz Azaiza qui avaient le pouvoir de nous empêcher de dormir.
La dissonance cognitive nous guette.
En voyant cette semaine le glaçant film The Zone of Interest (La zone d’intérêt) de Jonathan Glazer, je n’ai pas pu m’empêcher de faire un lien.
Primé à Cannes et sélectionné aux Oscars, The Zone of Interest montre la vie tranquille d’une famille nazie, les Höss, qui habite dans une jolie maison jouxtant le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau. Nous ne voyons jamais les horreurs du camp, seulement des plans bucoliques en pleine campagne ou dans le jardin fleuri soigneusement entretenu par l’épouse, qui refuse de déménager quand son mari obtient une promotion pour son zèle meurtrier.
Ici, elle a la vie dont elle a toujours rêvé pour ses enfants.
Même si de l’autre côté du mur fonctionne à plein régime une usine d’extermination.
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