Conférence organisée par les Amis du Monde diplomatique et l'Université Populaire de Lille
avec Marc Laimé.
Journaliste, Marc Laimé s’est spécialisé à partir des années 2000 sur les questions de l’eau et de sa gestion, il est animateur du blog Carnets d’eau – La gestion de l’eau, du local au global.
Le « droit à l’eau » devrait participer de la souveraineté alimentaire qui constitue un droit imprescriptible de tout être humain. Mais existe-t-il vraiment et comment le définir ? Déjà plus d’un milliard d’êtres humains n’ont pas accès aujourd’hui à l’eau potable, 2 milliards et demi ne disposent pas de service d’assainissement. Résultat, près d’une dizaine de millions de morts chaque année, la première cause de mortalité infantile. La situation est très contrastée, au Nord comme au Sud. Un corpus juridique émerge peu à peu depuis quelques années, tant au niveau national qu’international, qui affirme ce droit imprescriptible.
Mais les avancées enregistrées demeurent cruellement insuffisantes.
En France aussi, comme ailleurs dans le monde, des dizaines de milliers de citoyens luttent depuis une dizaine d’années pour combattre, tant la pollution croissante des ressources en eau générée par un modèle d’agriculture productiviste, qui menace désormais gravement la santé publique, que la mise en coupe réglée du marché de l’eau à laquelle se livrent trois entreprises françaises, qui sont devenues des géants des services dans le domaine de l’environnement.
L’eau est sans doute l’un des plus impitoyables révélateurs de la marchandisation croissante de l’ensemble des activités humaines. Sa gestion exige aujourd’hui une véritable refondation démocratique, gage d’une souveraineté retrouvée sur un bien commun essentiel.
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