BONDUES CULTURE - conférence Histoire de l'art - dimanche
Dimanche 7 décembre 2025, à 10h30,
Georges de la Tour, de silence et de lumière
par Grégory VROMAN
conférencier en histoire de l’art
Célèbre en son temps, Georges de La Tour (1593 – 1652), né dans une famille de boulangers lorrains, disparaît de la scène artistique pendant près de deux siècles et demi.
Hermann Voss lui redonne sa place de premier plan dans l’art du XVIIème siècle à partir de 1915.
Proche des caravagesques par ses sujets (Diseuses de bonne aventure, tricheurs… ), l’artiste s’affirme d’une profonde spiritualité dans ses peintures religieuses transcendées par un clair-obscur où la flamme d’une chandelle humanise les personnages divins et donne à ses tableaux un sentiment de grande intimité, voire de secret et de mystère.
Bien qu’aucun voyage en Italie ne soit attesté, Georges de La Tour est influencé par Caravage, dont le style rayonne alors dans toute l’Europe. Inspiré par le caravagisme hollandais et lorrain, il développe une interprétation personnelle et audacieuse du clair-obscur qui fait toute son originalité. Ses tableaux se distinguent notamment par un réalisme et des compositions sobres, qui contrastent avec l’intensité dramatique des toiles caravagistes italiennes.
Fasciné par les jeux de lumière artificielle, il réalise plusieurs scènes nocturnes à la chandelle — parmi lesquelles La Femme à la puce, Job raillé par sa femme ou encore Les Joueurs de dés — devenues emblématiques.
La flamme vacillante d’une bougie s’impose alors comme sujet central de ses œuvres (Nouveau-Né, Madeleine pénitente). La lumière, en accentuant la densité des matières, confère à ses toiles une intensité à la fois poétique, fragile et intemporelle.
S’il s’intéresse aux scènes de jeux (Le Tricheur à l’as de carreau, Les Joueurs de dés) et à la peinture de genre, Georges de La Tour est surtout reconnu pour ses toiles religieuses, empreintes d’une intensité spirituelleremarquable sous leur apparente simplicité.
En donnant visage et dignité aux figures marginales et populaires — musiciens aveugles, vieillards, paysans —, l’artiste élève l’ordinaire au rang du sacré (Femme à la puce, Nouveau-Né).
Peintre du peuple plus que de la cour, Georges De La Tour sublime la solitude de ses sujets et transcende la trivialité du mondepar son utilisation remarquable de la lumière
Ce maître du ténébrisme sera célébré par les écrivains de René Char à André Malraux.
« Il fit de la nuit son royaume » : Pascal Quignard.
Du 11 septembre 2025 au 25 janvier 2026, le musée Jacquemart-André met à l’honneur le peintre Georges de La Tour, connu pour ses scènes intimistes et ses clairs-obscurs d’une grande intensité. Une occasion unique d’accéder à l’œuvre de cet artiste à la production restreinte et peu exposée.
Pas de réservation - billetterie sur place: 5,5€
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