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Date : 13-11-2025 10:31:43
Andrés Roca Rey, matador superstar : «La tauromachie est plus vivante que jamais»
ENTRETIEN. Le numéro un mondial de la tauromachie fête les dix ans de son intronisation comme matador de toros à la féria de Nîmes ce samedi 20 septembre. La star péruvienne se confie en exclusivité au JDD.
Dix ans après y avoir pris part à la première corrida de votre carrière, que représentent pour vous les arènes de Nîmes ?
Nîmes, c’est bien plus qu’une simple date sur le calendrier. C’est l’endroit où mon rêve d’être matador de toros est devenu réalité. Une émotion difficile à expliquer m’envahit chaque fois que je foule le sable de ces arènes. Ce n’est pas de la nostalgie, c’est du respect.
« Derrière le costume de lumières il y a un être humain rempli de peurs et de blessures »
Respect pour l’histoire qui y habite, pour les siècles qui ont vu passer l’art, de la lutte et la beauté dans ce lieu. Je suis impressionné par ses pierres, son énergie, son silence… C’est difficile à décrire. Autrefois, on y survivait et on s’y battait ; maintenant ce que je cherche, c’est l’émotion.
Vous êtes en 2025 l’acteur principal du film d’Albert Serra, Tardes de soledad, lauréat de la Coquille d’or du Festival international de cinéma de Saint-Sébastien. Comment valorisez-vous cette participation et que vous disent les gens de cette œuvre ?
Ce film m’a mis à nu. Ça a été un miroir gênant… mais nécessaire. Il n’est pas facile de voir ta fragilité projetée sur un grand écran. Mais j’ai compris finalement que l’art ne consiste pas à se cacher, mais à oser montrer les fissures. Les gens, y compris ceux qui ne connaissaient pas mon monde, me parlent d’émotion, de profondeur… et cela me confirme que l’art de toréer, à l’instar de la vie, est quelque chose qui se ressent ; il ne s’explique pas.
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