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Santé pour tous...
Auteur : Tad 
1/2

Date :    23-06-2025 12:55:01


Stop aux téléconsultations commerciales

La télémédecine constitue une avancée majeure pour améliorer le suivi de patients atteints de maladies chroniques ou encore pour accélérer les diagnostics en urgence, comme par exemple dans le cas des accidents vasculaires cérébraux. Tout comme l’intelligence artificielle, ces outils techniques, bien utilisés, constituent des progrès majeurs. Mais comme pour toute avancée technique, il faut s’interroger sur les avantages et les inconvénients de leur mise en œuvre au quotidien.

Ainsi, la télémédecine se développe dans un contexte de dégradation de notre système de santé avec une pénurie de médecins et une inégalité de répartition sur le territoire. Par ailleurs, les tenants du monde néolibéral considèrent que la médecine est un service commercial qui peut offrir de grandes opportunités d’investissements très rentables car la solvabilisation des patients est assurée très par la Sécurité sociale. De ce fait, la nature ayant horreur du vide, des entrepreneurs ont vite compris l’intérêt de la mise en place de plateformes de téléconsultation permettant de recruter des médecins en leur fournissant un outil de travail prêt à l’emploi. Si lors de la crise de la COVID, la restriction des contacts a permis un développement très rapide de ce type d’exercice, aujourd’hui le marché plafonne. C’est ce qui motive la montée au créneau d’une nouvelle Fédération des médecins téléconsultants pour réclamer des mesures de libéralisation pour augmenter leur activité. Si cette fédération dit regrouper des médecins, elle est en fait l’outil de lobbying des entreprises commerciales du secteur que sont par exemple Medadom, Tessan, Livi ou encore MédecinDirect, qui souhaitent pouvoir augmenter leurs chiffres d’affaires et donc leurs bénéfices.

Cette activité de téléconsultation a montré ses limites avec un fonctionnement de type service à la carte pour un patient transformé en consommateur achetant une ordonnance ou encore un arrêt de travail rapide. Non seulement des excès sont apparus immédiatement, notamment en ce qui concerne les arrêts de travail, mais le simple contact en visioconférence entre un médecin et un patient qu’il ne connaît pas, est source de risques non négligeables de passer à côté d’un diagnostic potentiellement grave.

Plus inquiétant est le fait que ce type d’activité détourne un nombre croissant de médecins de ce pourquoi ils sont formés et rémunérés par la Sécurité sociale, à savoir s’installer dans un cabinet. Si l’activité de télémédecine est considérée comme confortable et rémunératrice pour de nombreux jeunes médecins, il n’est pas acceptable que de plus en plus de praticiens s’y inscrivent.

Il n’est donc pas question que le ministre de la Santé accède à ces demandes. Son rôle doit être de prendre des mesures efficaces pour que tout citoyen puisse avoir un médecin traitant, qu’il puisse accéder à un spécialiste dans un délai raisonnable sans dépassement d’honoraires et qu’il puisse bénéficier d’une visite à domicile quand il est incapable de se déplacer.

Dr Christophe Prudhomme
Auteur : Tad 
2/2

Date :    07-07-2025 14:21:36


Pour être opéré, il faut payer

Une jeune femme est victime lors d’un effort sur son lieu de travail d’une douleur brutale à l’arrière du pied avec une impossibilité de marcher. Elle est adressée par son employeur aux urgences de l’hôpital public le plus proche. Le diagnostic tombe : rupture du tendon d’Achille. Lors de l’interrogatoire le médecin relève un traitement récent par des antibiotiques pour une infection urinaire. Il lui indique que cette classe d’antibiotiques, les fluoroquinolones, a comme effet secondaire une fragilisation des tendons avec un risque de lésion du tendon d’Achille, ce que malheureusement le médecin prescripteur ne lui a pas signalé.

Après une longue attente, sa jambe est immobilisée avec un plâtre et un rendez-vous lui est donné avec un orthopédiste de l’hôpital pour décider du traitement le plus approprié, à savoir une immobilisation ou une intervention chirurgicale. Le médecin lui indique qu’au regard de son âge et de ses activités, une intervention sera vraisemblablement nécessaire. Quand elle note la date de la consultation fixée 10 jours plus tard, elle marque son étonnement et demande s’il n’est pas possible de l’avancer. La réponse qui lui est donnée est de s’orienter vers des cliniques privées dont les adresses luis sont indiquées. Dès son retour au domicile, elle obtient un rendez-vous en 48 h avec un chirurgien qui lui propose de l’opérer le lendemain.

Après l’examen médical s’enclenche la discussion sur le devis qui lui est proposé pour cette intervention. Il lui est annoncé un dépassement d ’honoraires pour le chirurgien de 1 000 euros et de 500 euros pour l’anesthésiste. Elle explique alors qu’elle ne gagne qu’à peine 2 000 euros par mois et qu’il lui est impossible pour elle d’avancer cette somme à la veille des vacances.

La première anomalie est qu’aujourd’hui l’hôpital ne soit plus en capacité d’opérer les patients dans des délais raisonnables, du fait notamment de la fuite des chirurgiens vers le secteur privé. Mais ce qui est scandaleux est le non-respect des règles de déontologie par les médecins pratiquant des dépassements d’honoraires. En effet, ils sont censés respecter le tact et de la mesure pour la fixation de leurs honoraires, à savoir les adapter au cas par cas en fonction des capacités financières des patients. Or aujourd’hui, ce n’est très souvent plus le cas et les tarifs sont les mêmes pour tout le monde.

La morale de l’histoire est que la santé ne peut devenir une activité commerciale avec un patient qui se voit obligé de négocier le prix d’un service dans une situation de faiblesse, face à des médecins qui ont le pouvoir de décider de traiter ou non le patient. Au-delà de l’exigence de la fin des dépassements d’honoraires qui ne peut passer que par un autre mode de rémunération des médecins par l’Assurance maladie, il est nécessaire de rappeler avec force l’obligation du respect du code de déontologie par les praticiens. Si ce n’est pas le cas, il faut que les patients portent plainte au niveau du conseil de l’ordre pour exiger des sanctions.

Dr Christophe Prudhomme

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