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Date : 23-06-2023 15:01:58
www.alternatives-economiques.fr/antoine-de-ravignan/soulevements-de-terre-dissolution-ne-dissoudra-rien/00107318
Intro :
" Dont acte. Le mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre (SLT) a été dissous hier en Conseil des ministres. « Aucune cause ne justifie les agissements particulièrement nombreux et violents auxquels appelle et provoque ce groupement », a aussitôt tweeté Gérald Darmanin.
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Une chose est de poursuivre les militants d’une cause (ici écologiste) pour des atteintes aux biens ou aux personnes qu’ils auraient commises, sur la base des lois adoptées par la représentation nationale et d’un jugement circonstancié. C’est le cadre de l’Etat de droit. Une autre est de dissoudre une association de droit ou de fait, telle les Soulèvements de la Terre, dont l’objet n’est clairement pas de porter atteinte aux biens ou aux personnes ou de renverser l’Etat de droit mais de défendre un bien public, en l’occurrence le climat et la biodiversité.
Les Soulèvements de la Terre, nébuleuse dont le big bang originel est à chercher sur l’ex-ZAD de Notre-Dame-des-Landes, connecte de façon informelle une centaine d’organisations et collectifs (Extinction Rebellion, Youth for Climate, Attac, Confédération paysanne…) mobilisés, certains de très longue date, pour répondre à notre crise sociale et écologique.
Ils n’ont rien à voir avec des organisations terroristes, rien à voir avec des organisations politiques et/ou religieuses telles que celles qui ont déjà été dissoutes sous ce gouvernement ou les précédents, de fait d’extrême droite ou islamistes. Ils ne représentent pas une menace pour l’ordre public, la sécurité intérieure et la démocratie, même si leur mode de fonctionnement peut, ici ou là, bousculer.
Leur interdire d’exister, et punir de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende ceux qui voudraient aller contre cette interdiction, comme le prévoit la loi depuis août 2021 (article 431-15 du code pénal), c’est clairement sortir de l’Etat de droit.
Hier, la frontière qui sépare ce gouvernement de celui d’extrême droite qui pourrait lui succéder en 2027 a subi un nouveau et sérieux coup de rabot."
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Par Antoine de Ravignan
Rédacteur en chef adjoint d'Alternatives Economiques
Une pensée modérée mais ciselée au scalpel !
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