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Ciné débat : Une vie démente

Avant première UGC du dimanche 5 septembre 2021

Un film d’Ann Sirot et de Raphaël Balbino, avec Jo Deseure, Jean Lepeltier, Lucie Debay et Gilles Remiche). Comédie dramatique

Cette équipe belge n’est pas tout à fait inconnue puisqu’elle a remporté le Magritte 2018 du court métrage. Elle signe un premier film très original en historique saccadé de mémoire dont le fil se confond avec le thème, et se conjugue d’une performance d’acteur ; Jo Deseure en égal sinon mieux que “l’upper” Isabelle nationale. Rien n’était gagné de la thématique pas franchement souriante de démence sénile alias l’heil Zheimer ! Et d'une  succession de tableaux - l’héroïne est directrice d’une maison d’art - qui se ponctue des envolées contemporaines de Niels F, de jeux de couleurs scéniques en décor, comme autant de passages en message lorsqu’un sujet commence à ne plus communiquer.

Il y a aussi présence de la métaphore de l’alpha et de l'oméga de la vie qui se rejoignent. Difficile d’en dire plus sur cette alliance, de la vie, de l’amour et de la mort. Disons donc qu’il est question de la mort d’une étoile, dont la désagrégation ressemble à une scène de microscopie lamellisée. Le tout est emballé par le travail de répétition des scènes par les acteurs, d’une communication avec les acteurs sans diktat de dialogues, comme nous l’ont si bien expliqué Ann Sirot et Raphaël Balboni dans le débat en after.

Le résultat est une comédie d’humour belge très fine et très sensible où la comédie et la dramaturgie se disputent à qui mieux mieux. On est tout à l’opposé des blagues du même nom que se racontent les frenchies. En humour, le décalage est essentiel et l’on croit au départ se retrouver dans un film à sketches et de plan séquence en mode Deschiens, rideau de fer en moins.

Très vite, le drame apparait en sous-jacent et le huis clos qui s'ensuit est tendu , émouvant et libérateur. Il y a bien aussi quelques scènes ( supermarché, voiture…) où le regard de l’autre sur ce qui s’apparente à la folie pure, c’est à dire la disparition du sujet par maladie interposée, est quelque peu traitée en dérision d’absurde et non sens pour l’oeil du spectateur.

Le film, inspiré d’un réel vécu, a ce grand mérite de nous inviter à participer à la fête de cette folie qui bouscule et bouleverse les actes du quotidien autant que les sens et les idées toutes faites. Quelque chose est vaincue l’affection, quelque chose qui se sublime en instants surréels. Magritte n’est pas loin…

Quelle chance pour le cinéma blege que de produire ce genre de film. La vie démente a reçu le prix du public au festival de

Poésie associée

Vide aimant

C’est une vide aimante comme un nouveau regard,

Univers de descente qui nous chante l’hagard

Il n’y a plus de message, les instants sont comptés,

en refus de la cage des souvenirs sans passé.

Instants de pellicule qui retrace l’agonie,

Photos sans ridicule qui tue la maladie.

On en ressort lavé, régression du déni !

Comme à communiquer en reflets de la nuit.

Et tout ce qui s’aimante par le plus de l’humain,

est rivière de pente, diamant pour demain.

A ne plus dire je, ils ont trouvé un nous,

en rire par le jeu d’un bonheur qui rend fou.

Joyeuse bonne journée !

LSD