Par le passé, il y a eu deux autres adaptations du roman d’
Alfred Döblin :
Berlin Alexanderplatz (1930) de
Phil Jutzi et
Berlin Alexanderplatz (1980) de
Rainer Werner Fassbinder, une série de 14 épisodes.
"Dans les années 1930, Berlin représentait une ville qui figurait l’échange et l’excès. Dans le roman d’Alfred Döblin, la ville est représentée comme une Babylone moderne. Elle symbolise la lumière mais également l’obscurité. Et tous les nouveaux arrivants peuvent ressentir cette énergie et ces ténèbres", confie
Burhan Qurbani.
Un classique allemand
Burhan Qurbani explique au sijet du roman :
"Parmi les textes fondateurs de la littérature allemande du XXème siècle, il figure en bonne place. Berlin Alexanderplatz d’Alfred Döblin n’est pas aisé à définir. Ceux qui voudraient se dérober à l’exercice parleraient de roman à tiroirs. Car ici, les intrigues sont multiples. L’histoire de la sortie de prison de Franz Biberkopf, criminel ayant purgé une peine pour l’assassinat de sa femme, n’est que le point de départ d’un terrible engrenage dans lequel le personnage va se retrouver entraîné. Et le lecteur avec. Plus qu’un roman, le texte d’Alfred Döblin fait penser à une série. Il est d’ailleurs structuré comme tel avec ces différents chapitres"
Le choix Welket Bungué
A l'origine,
Burhan Qurbani comptait choisir un acteur non-professionnel pour incarner Franz. Mais la complexité inhérente au personnage l'a finalement poussé à prendre un comédien professionnel. Il se rappelle :
"On a cherché dans plusieurs pays, sans succès. Puis, en 2017, ma directrice de casting, Susanne Marquardt, a vu le film brésilien Joaquim, en compétition à la Berlinale. Welket Bungué y tenait un rôle secondaire. Susanne m’a suggéré son nom même si je n’étais pas forcément convaincu de ce choix car assez éloigné de la description du personnage de Franz dans le texte d’Alfred Döblin. Lorsque j’ai rencontré Welket pour la première fois, ce fut comme une évidence."
Inspiration musicale
Dascha Dauenhauer a signé la musique du film en s'inspirant de
Wagner.
"Il fallait quelque chose qui fonctionne avec des thèmes, des motifs et des leitmotivs. Un peu comme un opéra finalement", explique
Burhan Qurbani.
Les 2 autres acteurs principaux
Burhan Qurbani connaît
Jella Haase, qui joue Mieze, depuis des années. Pour ce rôle, le metteur en scène cherchait une actrice capable d’incarner une femme-enfant, avec un mélange de sagesse et de naïveté.
Albrecht Schuch, interprète de Reinhold,
"avait déjà en lui ce vide sombre et cette colère mystérieuse. Deux éléments indispensables du personnage. Comme c’est le cas avec Jella, il joue la carte de la dichotomie puisqu’il interprète un homme aussi épouvantable que fascinant", confie le réalisateur.