Alexis Kossenko se plait à croire qu’il s’agissait de Pierre-Gabriel Buffardin, le fameux flûtiste français en poste à Dresde. Toujours est-il que le musicien qui séjourna à Leipzig d’Août à Novembre 1724 inspira à Bach des pages uniques pour la flûte traversière, exceptionnelles par leur ambition technique et musicale, mais avant tout parleur profondeur d’inspiration. Nous poursuivons le cycle entamé l’année dernière avec trois joyaux où la traversière est à l’honneur. Elle sera la source de consolation et de joie dans une cantate BWV 113 autrement pleine d’affliction. De la cantate BWV 78, l’auditeur retiendra tout autant la puissante chaconne du chœur d’ouverture, évoquant le martyre de Jésus, que l’irrésistible et primesautier duo soprano et alto. La cantate BWV 180 pare la fin du concert de teintes glorieuses et rayonnantes, en invitant l’âme à quitter les affres sombres du péché pour rejoindre le Seigneur dans la lumière éclatante.
« Cantates pour un mystérieux flûtiste (2) » Leipzig, automne 1724
Johann Sebastian BACH (1685-1750)
Cantate BWV 113 Herr Jesu Christ, du höchstes Gut
Cantate BWV 78 Jesu, der du meine Seele Cantate BWV 180 Schmücke dich, o liebe Seele
NN soprano
William Shelton contre-ténor
Nicholas Scott ténor
Sebastian Noack basse
Les Ambassadeurs ~ La Grande Écurie
Alexis Kossenko direction
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