Les ballets russes à la croisée des arts
par Gregory Vroman
Dimanche 21 novembre à 15h30
Serge Diaghilev (1872-1929), le grand manitou des " saisons russes" en Europe, c'est lui! En 1898, il publie Le Monde de l'Art, manifeste des tendances nouvelles dont " l'arge d'argent" sera l'emblème.
En 1898, Serge de Diaghilev , impresario avant l'heure fait de Paris l'écrin de la culture russe à compter de 1906. Il monte les ballets russes qui se produiront pendant une vingtaine d'années. Il permet à quantité d'artistes d'éclore puis de connaître la consécration au sein de cette compagnie de danse. Il quitte son pays après 1917.
Durant deux décennies (1909-1929), les Ballets russes ont constitué, sous la houlette de Serge Diaghilev, une aventure artistique aussi unique qu’improbable, réussissant le tour de force d’associer de multiples artistes, parmi lesquels Cocteau, Satie, Chanel, Picasso, Stravinsky, Braque, Laurencin, Prokofiev, Debussy, Milhaud, Miro, Rouault, Nijinsky, Fokine, Lifar ou Balanchine
Les Ballets russes sont une célèbre compagnie d'opéra et de ballet créée en 1907 par Serge de Diaghilev, avec les meilleurs éléments du théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg. Dès 1909, la compagnie entame une tournée internationale et, en 1911, Diaghilev coupe les ponts avec le Ballet impérial. Wikipédia
Le 19 mai 1909 au soir, le Théâtre du Châtelet affiche complet. Le Tout-Paris est réuni pour assister à la première représentation des Ballets russes de Diaghilev. Le Pavillon d’Armide ouvre le programme…
Sur la première photo, dans un costume d’Alexandre Benois, Vaslav Nijinski, fait, du haut de ses vingt ans, une apparition remarquée. À la fin de sa première variation, au lieu de partir en coulisses, il exécute un de ses incroyables sauts, ce qui déclenche immédiatement l’admiration du public. Les bonds de Nijinski l’enthousiasment tout autant que les arabesques de sa compagne Pavlova. Il ne considère pas seulement le jeune homme comme un danseur phénoménal, mais véritablement comme le « premier » danseur. En effet, depuis l’ascension de la ballerine, le danseur masculin était réduit au rôle de simple porteur, n’exécutant jamais le moindre pas en solo. La consécration de Nijinski annonce la réhabilitation des danseurs. Le Pavillon d’Armide est le premier succès d’une longue série : Cléopâtre,Daphnis et Chloé, Giselle, Schéhérazade, La Péri, Le Spectre de la rose…
Il faut cependant attendre le 13 juin 1911 pour assister au plus grand triomphe des Ballets russes : Petrouchka. Le drame en quatre tableaux est celui d’une marionnette, un pitoyable clown amoureux d’une belle ballerine laquelle, bien sûr, lui en préfère un autre. À l’exception de Fokine et de Stravinski, tous les protagonistes de cet événement apparaissent sur la photographie : Diaghilev, Karsavina, Lifar, Benois – créateur des décors et costumes, lesquels comptent parmi ses plus belles réussites – sans oublier Nijinski – qui s’est si bien identifié à cette poupée de chiffons qu’elle restera son rôle préféré. Fokine, quant à lui, juge ce spectacle comme l’expression la plus parfaite de ses idées artistiques et, pour parachever ce monument de perfection, les musicologues considèrent la partition de Stravinski comme le sommet de son art. Pour la seule et unique fois, le compositeur cherche à éveiller la sympathie et la compassion du public pour les souffrances du héros.
Après le temps des triomphes vient toutefois celui des scandales... Le 29 mai 1912, devant une salle comble et sous l’œil protecteur de Diaghilev, Nijinski donne sa toute première chorégraphie : Le Prélude à l’après-midi d’un faune. Jean Cocteau, âgé de 23 ans à peine, rédige les quelques lignes du programme : « Ce n’est pas “ L’Après-midi d’un faune ” de Stéphane Mallarmé ; c’est sur le prélude musical à cet épisode panique, une courte scène qui la précède. Un Faune sommeille ; des nymphes le dupent ; une écharpe oubliée satisfait son rêve ; le rideau baisse pour que le poème commence dans toutes les mémoires. » Nijinski a réservé le rôle de la Grande Nymphe à sa sœur. À peine Nijinski a-t-il conclu les douze minutes de son spectacle que le scandale éclate. Le public est choqué par le caractère inédit et trop érotique de la danse, sans parler de la scène finale où le corps musclé couvert de taches brunes mime ouvertement un orgasme. Habitué aux sauts prodigieux du danseur, il ne conçoit pas qu’il ne bondisse pas. Pour sa première chorégraphie, Vaslav Nijinski a préféré la retenue au divertissement spectaculaire. Une rupture radicale avec l’académisme qui sera saluée, mais bien plus tard, comme la naissance de la danse moderne.
Tarif:
5€ pour les Amis de la Piscine
8€ tarif normal
3€ pour les étudiants et demandeurs d'emploi
Il est prudent de s'inscrire pour le cycle à
contact@amisdelapiscine.fr car il n'y a pas de réservation ( dans la limite de la jauge de l'auditorium)